mercredi 20 février 2008
Noir écrin
Broderie orientale
à Andrée Chedid
Inaudible attente
temps suspendu
émotions à l’usure
visages obscurs
visages sans tain
façades aveugles sur la vie
rôdent dans les travées
de glace
parfois un regard clair
tente une percée musicale
sur les décors absents
une lumière sourde de silence
enserre les vivants
réunis là
pour partager des mots
liés
dans l’univers flottant
de la nuit
orient et occident se toisent
et tandis qu’à Bagdad
coule le sang des affligés
ici au cœur de l’immense
vaisseau de verre
le fond de l’air
est à la poésie
les broderies architecturales
mirent
leurs reflets de vitrail
une flottaison de nuages
fuit sur le fil coupant du parvis
bleus mauves argentés gris
même bain de couleur
au-dedans au- dehors
promesses d’une possible
harmonie
à l’orée le grand vent
balaie le ciel
de bleu lavé
des escadrons de phares
glissent à même le quadrillage
de la verrière à nu
la longue cohorte
des clignotants danse
son ballet de passage
au-dessus de toi
le monde inversé de la ville
se noie dans l’ininterrompu silence
l’harmonie se brise
dans le fracas des mots
Institut du Monde arabe, mars 2006
Angèle Paoli, Noir écrin, poésie cap-corsaire, Ed A Fior di Carta , p.12, 2007
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3 commentaires:
Amarilli mia bella, le jour où j'ai écrit ce texte se trouvait en face de moi Issa Makhlouf, auquel j'ai récemment rendu hommage sur TdF :
"Je pense ce matin à Icare.
Icare n'est pas une légende. Il est le plus beau suicide de l'histoire.
Le seul qui n'aboutit pas à une mort.
Il est l'ascension vers l'absolu.
Icare s'élève. Derrière lui, ceux qui n'ont pour refuge que leur corps. Que l'instinct qui fait d'eux : un tué ou un tueur."
Issa Makhlouf in revue Confluences poétiques n° 1, 2006, p. 71.
As-tu écouté lundi soir Martin Rueff sur FC ? Il nous parlait lui aussi d'Icare... crie dans un ciel de craie...
Non Angèle, je n'ai pas écouté "Surpris par la nuit", Lundi. Mais mardi j'étais à la librairie Tschann (tu devines pourquoi ) puis au Lucernaire.
Bon week-end
Après l'écrin noir, l'écran noir...
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