GRATITUDE
Merci arôme
azur,
feu
jaloux.
Merci cheveux,
cheval,
mandarine.
Merci pudeur
turquoise
sortilège
voile,
flambée
quiétude
hasard
délire.
Merci aux grappes
au soir,
à la soif
à la ferveur
aux rides,
au silence
aux seins
à la nuit,
à la danse
à la lumière
à l'épaisseur.
Merci beaucoup à la fumée
aux microbes,
au réveil
à la corne
à la beauté,
à l'éponge
au doute
à la semence,
au sang
aux taureaux
à la sieste.
Merci pour l'ébriété,
pour la paresse,
pour l'air
la peau
les boulevards,
pour l'absurdité d'aujourd'hui
et de demain,
peine
avidité
calme
joie,
nostalgie
haine
cendre
pleurs.
Merci à ce qui naît,
à ce qui meurt,
aux ongles,
aux ailes
aux fourmis,
aux reflets
au vent
au brisant,
à l'oubli
aux grains
à la folie.
Merci beaucoup au ver.
Merci à l'œuf.
Merci à la boue,
au son.
Merci à la pierre.
Merci beaucoup pour tout.
Merci beaucoup.
Olivier Girondo,
reconnaissant.
Olivier Girondo, trad. de l'espagnol (argentine) par Gérard de Cortanze, in Revue Europe, Littérature argentine, octobre 1986, n° 690, p 120-122
3 commentaires:
Merci pour ce blog
pour ces beautés égrainées
ces pluies un rien foldingues
ces sérénités après ou avant les orages
pour ces mots pas seulement de passage et jamais sages
et merci à toi Amaryllis pour tes bris de mots et tout ce qui les accompagne en points de suspension exclamation, virgules ou parenthèses , la marge aussi et ce qu'il faut découvrir entre les lignes!
:-)
Merci à vous deux de suivre attentivement ce blog un peu décousu (je ne sais pas coudre et tricoter) et de lire en effet entre les lignes, les parenthèses et les marges.
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