Lumière de la peinture
Colette Deblé a exposé en 1976-1980 des boîtes-fenêtres, en 1981-1983 des portraits shizobigleux puis en 1984-1999 des peintures en coulures.
Sur une série de tableaux intitulée Fougères, on voit des femmes nues à la fenêtre. Ces femmes sont des autoportraits que dessinent et que raturent des coulures. Ce sont des corps rayés, des fenêtres-miroirs.
Depuis avril 1990, Colette Deblé mène un travail sur la représentation de la femme dans l'histoire de la peinture. Elle emprunte aux tableaux de tous les temps, les postures, les attitudes et mise en scène de la femme. Une représentation de celle-ci telle une ombre, une effigie.
Elle nomme cela des citations picturales : "La citation picturale ne saurait être une citation littérale comme est la citation littéraire parce qu'elle passe par la main et la manière du citateur". La citation qu'elle opère devient une translation.
Dans cette citation picturale, Colette Deblé écarte les personnages, les paysages, les couleurs, bref tout le contexte et ne prélève qu'un personnage féminin, éclaboussé d'encre donnant l'idée d'un ciel étoilé, d'un espace sans limite. De son lavis naît une silhouette inachevée, un corps qui a l'air de flotter, de planer, d'être environné d'air. La femme est toujours seule sur le dessin, mais la présence des autres, des objets se devine par des traces blanches, des vides dans l'image. Au départ, elle a d'abord fait l'économie de la couleur, mais a utilisé ensuite le bleu, le rouge et des pigments colorés.
Dans un livre de 1990, Le risque d'exposer édité par les éd. Brandes, Colette Deblé explicite sa démarche.
Peindre pour montrer ce qu'on ne peut pas voir :
l'absence de Dieu, la jubilation de vivre, la montée de la sève, l'énergie du temps, l'émotion de la lumière.
Peindre pour montrer ce qu'on ne doit pas voir :
la mort, la vieillesse, l'enflure des ans, la pourriture du temps.
Dans Lumière de l'air, éd. Dumerchez, "Plutôt que Diane, je préferais être le cerf pour voir la question du "bain ", qu'est-ce qu'il a vu ?"
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