Court la petite fille
Les golfes encastrés dans le sable
Sont courbés
et rêches.
Les chevaliers de feu ont quittés le ciel.
La petite fille court le long du bosquet,
Elle se penche et se redresse
Comme si elle jouait au ballon.
Son ruban blanc tremblote,
Elle a les pieds nus, les jambes longues
Et pique un soleil
sous ses yeux d'oiseau.
La nuit va jeter sa cape sur la mer.
La petite-fille et sa grande-mère
Ont supplié l'aube d'attendre un peu,
Mais le crépuscule a éteint le feu.
Rentre ! crie-t-on de l'autre rive,
Mais la petite fille court
toujours dans la vie.
Un demi-siècle qu'elle court ainsi
et souffre.
Elle n'a presque plus de souffle.
On entend au-dessus
dans le noir un chant
Doux et captivant :
Tirli-tirli, je suis Psyché,
je n'ai pas d'ailes bigarrées,
Mais personne n'a jamais su m'attraper,
Ni me toucher.
Tirli-tirli, arrête, mon chat, de courir
dans la vie !
Rentre ! crie-t-on de l'autre rive.
Michel Kousmine (1872-1936), chanté par Elena Frolova dans Miroir
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire