dimanche 10 août 2008

Mahmoud Darwich

ET NOUS , NOUS AIMONS LA VIE


Et nous, nous aimons la vie autant que possible
Nous dansons entre deux martyrs.
Entre eux, nous érigeons pour les violettes
Un minaret ou des palmiers
Nous aimons la vie autant que possible
Nous volons un fil au ver à soie pour tisser notre ciel
Et clôturer cet exode
Nous ouvrons la porte du jardin
Pour que le jasmin inonde les routes comme une belle journée
Nous aimons la vie autant que possible
Là où nous résidons, nous semons des plantes luxuriantes
Et nous récoltons des tués
Nous soufflons dans la flûte la couleur du lointain, lointain,
Et nous dessinons un hennissement
Sur la poussière du passage
Nous écrivons vos noms pierre par pierre.
Ô éclair, éclaire pour nous la nuit, éclaire un peu
Nous aimons la vie autant que possible.


Mahmoud DARWICH In la poésie palestinienne
contemporaine, anthologie
, Ed Messidor, p.128

M.Darwich sur Remue-net

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Et l’Histoire n’a guère de temps
pour la contemplation.
Elle n’a ni miroir
ni visage distinct.
Elle est un réel imaginaire
un imaginaire réel.
Alors ne la mets pas,
ne la mets pas en vers!"

M. Darwich

Amaryllis a dit…

"La plus belle parole est celle qui se situe entre une poésie qui ressemble à une prose et une prose qui ressemble à une poésie"
Abû Hayyan al-Tawhîdî
En exergue du livre de M.Darwich "Comme des fleurs d'amandier ou plus loin", éd Actes Sud

Anonyme a dit…

aimer la vie, le prouver en dansant entre deux martyrs... Merci de cet hommage à ce poète magnifique, ce témoin du monde.