"Devant lui
Il rabattait la lumière
En écartant les mains
C'était beau de le voir
Jouer avec le matin si sérieusement
Il ouvrait des villages des villes
Qui seraient restés perdus dans de longs plis d'eau
Et puis tant de visages
Purs végétaux
Que tout de suite il aimait
pour leur fraîcheur et leur vieil âge
Ainsi toute la terre coulait dans sa gorge
Comme une goutte de rosée
poursuivie des oiseaux"
ANNE PERRIER in œuvres poétiques 1952-1994, préface de Gérard Bocholier, Ed L'Escampette, p.21
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La joie ( Ile Eniger) , suivi de – Pluie d’été ( RC )
La joie
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Le pain brûlé des terres
La lumière en bras de ruisseaux
La perfusion du jour sur les heures de nuit
Les veines au cou de la montagne
Les vignes lourdes de vin vert
Le ciel marine à force de brasure
Les oursins de lavandes dans l’océan des champs
Les fenêtres ouvertes pour reprendre leur souffle
Et les rideaux fleuris
Les pas derrière la porte
La présence
La vie pleine forge
La centaine des blés pour un seul coquelicot
Le rouge du soleil en face
La joie
Légère comme une espadrille.
Copyright © Ile Eniger
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pluie d’été
Légère comme une espadrille
Le pas suspendu
Au dessus des brumes
Elle flirte avec les dunes
Et se saisit des montagnes
Pour en faire des chapeaux
Qu’elle repose,de biais
Dans l’océan des champs
Si bien peignés de blés
Et qu’elle va visiter
Lorsque le ciel caresse le sol
Encore chaud de l’hier,
Et d’une fin d’été
Aux parfums de lavande
Et de la terre mouillée.
RC – 11 septembre 2012
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