dimanche 9 septembre 2007
Arrêtez les cocoricos !
COQS HAUTS SUR COTEAUX
Oh ! coqs ! je vais vous dire quelque chose
Tous vos jours chaque matin vous dites la même chose.
À vous entendre, sept en tout, sur ces collines séverines,
Vous auriez sous vos ergots courbé ces collines.
Non, coqs ! Les vents plus que vous ont construit ces coteaux,
Les nuages plus que vous ont mis contours sur ces coteaux,
Oh ! coqs, eux sans un mot !
Oh ! coqs ! pour nous dire votre morne même chose
Vous vous mettez à sept et vous vous renvoyez la chose.
Vous pensez que vous aidez le soleil à se lever,
Vous pensez que vous aidez le poète à s'éveiller ;
La vache, d'après vous, est par vous patience, lait, bonté ;
Par vos caquets tout bourg coquet courtiserait un sanglier.
Non, coqs ! Coqs, peu de mots :
La vache vachement est la bonté qu'elle est ;
Le soleil soleilleusement est le soleil qu'il paraît.
Les coteaux sont coteaux sans s'amollir d'ergots,
Ils sont coteaux parce qu'ils sont coteaux.
Les poètes, oh ! coqs ! n'ont pas besoin d'être réveillés ;
Ne disant pas la même chose, ne disant pas de chose, il sont réveillés.
Coqs, coqs, coqs, plus un mot !
Armand Robin, la poésie personnelle:
Le Cycle Séverin , 1957
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1 commentaire:
Voilà un poète qui sait bien faire parler les coqs...
J'aime beaucoup, c'est léger drole et très poétique...
Tu trouves des poésies qui me plaisent vraiment bien...
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