dimanche 25 janvier 2009

Nouvelles du futur


Jeudi soir, direction Alfortville au Théâtre-studio pour voir une pièce qui s'intitule avant hier après demain (Some news from the future) d'une dramaturge roumaine. L'entrée est petite. Je me dirige directement vers la salle du bar où je m'installe devant une table (mais non, pas pour boire, pffft). Je me rends compte brusquement que sur trois téléviseurs (vous savez ces petites boîtes noires sur lesquelles défilent des images) des phrases se succèdent en petits ou gros caractères. Je regarde avec attention et me demande si ce sont des slogans publicitaires détournés au moment où il n'y a plus de publicité sur les chaînes publiques. Certaines phrases m'amusent, d'autres me glacent. Je m'aperçois que le metteur en scène, qui doit jouer dans la pièce est présent. Je me dis qu'il est franchement décontracté et pas bileux avant une représentation, d'être là au milieu du public avec son manteau.
Je ne savais pas que j'étais déjà dans la pièce de Gianina Carbuniaru. Mais est-ce réellement une pièce de théâtre ? Plutôt une nouvelle forme théâtrale. En tout cas, je vais être conduite par un des acteurs dans la salle (je ne vous dévoile pas comment). J'assiste alors à une construction assez bizarre : quatre séquences qui s'interrompent à plusieurs moments. À chaque fois la date du jour est égrenée avec une improvisation de l'un des acteurs qui nous remet au cœur de l'actualité. Les quatre séquences écrites sont censées se passer dans un futur qui paraît effrayant. Mais ce futur ressemble énormément à notre présent et c'est donc ce dernier que nous voyons d'une manière étrange. Une question nous taraude à la fin de la représentation : le théâtre a t-il encore les outils pour nous parler du monde ?

" Nous avons le devoir de créer un nouveau théâtre de l’humanité sinon la folie sociale créera un nouveau théâtre de la banalité et de la barbarie. "
Christian Benedetti

Avant hier après demain, nouvelles du futur
de Gianina Carbunariu - mise en scène de Christian Benedetti, trad. de Mirella Patureau avec Françoise Gazio, Ingrid Jaulin, Nina Renaux, Christian Benedetti, Stéphane Schoukroun, Vincent Tepernowski.
Du 15 janvier au 7 mars 2009 au Théâtre-studio d'Alfortville

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Une pièce qui pose le problème de l'écriture et de son adéquation avec le réel, si j'ai bien compris.
Intéressant !