vendredi 18 juillet 2008

L'errant

Le visage de Joël Vernet est jeune mais il y a déjà de la neige sur ses cheveux. Son livre, La nuit errante, oscille entre l'ombre et la lumière.
L'ombre : la mort du père puis du frère, l'opération subie par une petite fille, la solitude, la déraison des hommes qui ne connaissent plus le sens des mots bonté et humilité.
La lumière : la lune, le soleil, les arbres, les enfants, les voyages, les rencontres, l'écriture.
C'est un homme qui murmure, parfois de manière inaudible, mais pour dire l'essentiel : tout homme devrait au moins avoir un toit et de quoi manger. Cela peut paraître élémentaire mais lorsque l'on regarde autour de soi...
"il y a enfin, quand l'on a faim et soif, quelqu'un qui vous chasse". Arthur Rimbaud cité par Joël Vernet
Extrait :
"Je savais , qu'enfant, privé d'amour, l'on était comme une fleur assiégée par la chaleur torride, la tête penchée en avant, sur le bord de mourir. Plus qu'un savoir véritable, il s'agissait là d'une minuscule intuition : on vient sur terre pour aimer et être aimé. Et si l'essentiel nous manque, alors nous avançons dans une vie bancale. Notre vie ne danse plus que sur un seul pied, à l'image de certains oiseaux dont l'existence nous paraît figée, immobile [...]

Joël Vernet, La nuit errante, frontispice de Jean-Gilles Badaire, Lettres vives, coll. Entre 4 yeux, 2003

Aucun commentaire: