"OUI,
L'homme est un OUI
Mais c'est un NON aussi.
Non, au mépris,
Non au meurtre de ce qu'il y a de plus humain dans l'humain : la liberté.
Des tonnes de chaînes,
des orages de coups,
des fleuves de crachats
ruissellent sur mes épaules.
Je sentis naître en moi des lames de couteau.
Et plus violente retentit ma clameur.
Eiah !
Je suis nègre.
Mais je n'ai pas le droit de me laisser ancrer.
Non !
Je n'ai pas le droit de venir et de crier ma haine.
- Pas le droit,
de souhaiter la cristallisation d'une culpabilité envers le passé de ma race -
Dois-je me confiner à la répartition raciale de la culpabilité ?
Non, je n'ai pas le droit d'être un Noir.
- je n'ai pas le droit d'être ceci ou cela...
Le Nègre n'est pas, pas plus que le Blanc.
Je demande qu'on me considère à partir de mon Désir.
Je ne reconnais qu'un seul droit :
d'exiger de l'autre un comportement humain.
Le malheur et l'inhumanité du Blanc sont d'avoir tué l'humain quelque part.
Le malheur du nègre est d'avoir été esclave.
Mais je ne suis pas esclave de l'esclavage qui déshumanisa mes pères.
Je suis homme
et c'est tout le passé du monde
que j'ai à reprendre"[...]
Frantz Fanon, From black skin white masks, Peau noire, masques blancs
Pourquoi brusquement ce texte de Frantz Fanon ? Tout simplement parce que je découvre un CD extraordinaire de Jacques Coursil, Clameurs. Je vous renvoie à cette critique
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