samedi 21 mai 2011

Jacques Ancet

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"Que reste-t-il souvent des livres lus ? Des histoires, des idées, des émotions, des raisons de vivre ? Moins, beaucoup moins. Et paradoxalement , beaucoup plus peut-être : une couleur ( celle de la couverture, souvent), une odeur (celle du papier et de l'encre) et, surtout, un lieu (celui de la lecture). Oui, ce qui souvent pour moi, reste d'un livre, ce n'est ni des informations, ni des réponses mais simplement une expérience : dans un espace déterminé (cuisine, chambre, rue, métro, jardin...), un saisissement soudain : celui de cette intensité de vivre que refuse à la littérature ce vieux réflexe selon lequel il y aurait les livres et la vie, le langage et le monde. Car lire, c'est vivre. Et même vivre plus intensément parce qu'une vraie lecture entraîne une unité de la personne - une plénitude de même nature qu'un acte de création ou d'amour." (p.6)

Jacques Ancet, Chutes, 1995-2000, Ed. Alidades

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