mardi 11 novembre 2008

Une pensée


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"Je pense qu'en ce moment
personne peut-être ne pense à moi dans l'univers,
que moi seul je me pense,
et si maintenant je mourais
personne, ni moi, ne me penserait.

Et ici commence l'abîme,
comme lorsque je m'endors.
Je suis mon propre soutien et me l'ôte.
Je contribue à tapisser d'absence toutes choses.
C'est pour cela peut-être
que penser à un homme
revient à le sauver. (I, 9)

Roberto Juarroz, Poésie verticale, trad. de l'espagnol (Argentine) et présenté par Roger Munier, coll. Points, p. 24

2 commentaires:

Jess a dit…

coucou
j'adore la poésie, alors merci pour cette pensée! :)

Ce blog est vraiment très intéressant, je reviendrai...

Bonne continuation et à biento^^

Anonyme a dit…

Roberto Juarroz et Michel Camus sont deux cousins choisis en poésie :

http://grain-de-sel.cultureforum.net/poesie-ininterrompue-f1/roberto-juarroz-t4694.htm