vendredi 7 novembre 2008

Inês Lourenço

LE LIT VOLANT DE FRIDA KHALO



En ce simulacre d'horizon
où commencent
et finissent mes jours,
au-delà de la barre d'inox
et des tuyaux qui m'entourent
je choisis les tons de rouge
sanguin qui traversent
le bleu plus intense
du plumage d'un oiseau exotique.

Cette odeur forte des peintures
couvre celle de mon corps,
qui a cessé de m'appartenir
pour entrer dans le miroir coupant
du plafond que je fixe
sur le bord du tableau
où je provoque le noir
de mes sourcils
et l'épaisseur des nuances

Mes seins
qui sont restés sains et saufs
dans le frottement des plaques
se transforment en dahlias
énormes couleur de lait
et les monstres reculent inertes
entre les robes blanches
et roses et les fleurs du Mexique
allumées dans mes yeux.


Inês Lourenço, A enganosa respiração da manhã, le souffle trompeur du matin, trad. du portugais par Huguette Rotheval Rodrigues.

Le blog d'Inês Lourenço

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