vendredi 25 avril 2008

J-B Pontalis (1)

Les demeures de la vie


Après le Vocabulaire de la psychanalyse (en collaboration avec Jean Laplanche), c'est à un lexique privé que nous convie J.B. Pontalis dans un livre composé de fragments, de brèves. C'est une "pensée rêvante" qui erre sur des mots aimés, détestés ou oubliés, mais aussi sur des images, des patients, des lectures.
Ce sont des fenêtres qui permettent l'ouverture sur le monde extérieur, sur de nouveaux horizons, afin que les idées ne se muent pas en idées fixes. Des fenêtres pour ne pas rester enfermé dans une théorie, dans un concept (le "on m'a volé mon concept " m'a fait sourire).
Le lecteur suit les pensées de Pontalis mais par associations d'idées va dans d'autres directions ; il divague et ne marche plus très droit. Par exemple dans le fragment "les méchants", lorsque Pontalis évoque l'hospice de la Salpêtrière (service femmes), je me suis bien sûr souvenue du livre de Mâkhi Xénakis, les folles d'enfer, ces femmes mendiantes, orphelines, criminelles mais aussi protestantes, femmes adultères ou filles-mères enfermées là dans des conditions déplorables. Coïncidence ? Non, "ce ne sont que les rendez-vous obligatoires que vivent ceux qui accumulent les références" (J.B. Pouy). Ainsi de suite pour chaque fragment, on marque une pause, on annote. Un livre mince qui entraîne loin.

Jean-Bertrand Pontalis, Fenêtres, Ed. Gallimard

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