jeudi 3 septembre 2009

Elle et moi, on a du pain sur la terre :
le soleil n’est pas tout à fait d’équerre.

On est tout le fourniment de nos corps

et la peau qui prend. On entend quand tombent,
dans les nuits des presque voisins, les bombes

à mourir d’effondrement du décor,

à Cana par exemple, en Érythrée
aussi, en diverses autres contrées.

On est toujours nos corps, nos désirs

parfois brutaux et compliqués. Au pire,
on les muselle très étroit, on tire

sur le mors à fond. On voudrait partir


faire les bars de nuit pour la musique,
pour cette lucidité chaotique

à fleur d’ivresse, pour les inconnus

un moment à découvert. Aveux rouges,
la joue contre la nuit. Terre qui bouge

comme une mer plutôt mauvaise [...]

Philippe Longchamp, Soleil pas d’équerre, Cheyne éditeur, extrait

2 commentaires:

JEA a dit…

rude patience que celle dépendant de votre silence
merci à vous d'être revenue
une étoile manquait au firmament de la sphère blogueste...

Amaryllis a dit…

Je repars JEA. Merci.