vendredi 12 août 2011

Sophia de Mello Breyner Andresen

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VILLE

"Ville, rumeur, va-et-vient incessant des rues,
Ô vie souillée, hostile, inutilement gâchée,
Savoir qu'il existe la mer et les plages nues,
Des montagnes sans nom et des plaines plus vastes
Que le vaste des désirs,
Et moi je suis ta prisonnière et je ne vois
Que les murs et les façades, et je ne vois
Ni la montée de la mer, ni les changements de lune.

Savoir que tu t'es emparée de ma vie
Et que tu traînes à l'ombre de tes pierres
Mon âme qui fut promise
Aux vagues blanches et aux vertes forêts."

Sophia de Mello Breyner Andresen, La Nudité de la vie, L'Escampette p. 16.

1 commentaire:

pomme-reinette a dit…

bien vu !!! :-) beau texte .
je suis en train de préparer une note sur Emile Verhaeren, les Villes tentaculaires .... le style est évidemment sensiblement différent :-))