vendredi 2 juillet 2010

Charles Juliet // Hans Hartung




Parfois
rarement rarement
c'est la lumière qui l'emporte
Mais le plus souvent
elle se voile s'assombrit
elle est sur le point de disparaître
Entre elle et nous
s'interposent un lacis
ou un conglomérat de lignes
des coulures griffures moirures
qui tendent à la recouvrir
      l'effacer
le millénaire et incessant combat
entre la lumière
et ce qui cherche à la vaincre
entre ce qui pousse vers l'immense
et ce qui maintient au cachot
la lutte entre la vie et la mort
cette mort qui approchait
en celui qui réalisait ces toiles
une mort qui se faisait
chaque jour plus menaçante
mais qu'il parvenait
à tenir en respect
fort de sa rage de peindre
de son acharnement à dire
plus qu'il n'avait dit
fort de sa résolution à ajouter
quelques ultimes pierres
à l'imposant édifice
qui a pour nom

HANS HARTUNG

Charles Juliet dans la revue L'Autre n°1, p.49

3 commentaires:

jean-jacques a dit…

très bel ensemble texte, musique- image...qui en se laissant faire vous transporte loin...
:-)

amateur d'art a dit…

A noter l'exposition Hartung du 12 octobre 2010 au 16 janvier 2011 à la BNF

Amaryllis a dit…

Merci pour l'information amateur d'art. J'irai voir