tag:blogger.com,1999:blog-1286024921600683746.post697303016100656973..comments2023-05-28T16:22:38.629+01:00Comments on <center>Bris de mots</center>: Henry BauchauAmaryllishttp://www.blogger.com/profile/01378289322134280857noreply@blogger.comBlogger2125tag:blogger.com,1999:blog-1286024921600683746.post-12771237819139884882008-06-05T06:59:00.000+01:002008-06-05T06:59:00.000+01:00C'est une chronique émouvante, Mazures, qui a tout...C'est une chronique émouvante, Mazures, qui a tout a fait sa place ici.Amaryllishttps://www.blogger.com/profile/01378289322134280857noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1286024921600683746.post-79746370198503922852008-06-03T18:44:00.000+01:002008-06-03T18:44:00.000+01:00A l'aube de ce 3 juin, chronique de Paul Hermant s...A l'aube de ce 3 juin, chronique de Paul Hermant sur les antennes de la RTBF, émission Matin première :<BR/>-"Nous avons des histoires éparses. Parfois, nous rencontrons des gens. Un week-end, les gens s'en vont et votre histoire vous paraît d'un coup plus courte. Nous avons avec la mort des conflits réguliers. On nous prend celle-ci, on nous arrache celui-ci. Votre agenda commence à ressembler au livre des morts. <BR/><BR/>Il y a un âge où vous biffez. Ce numéro de téléphone aux abonnés absents. Cette adresse mail, finalement, qui ne délivre plus rien. La mort des autres vous rend terriblement égoïste, cette vie qui s'en va, on dirait que c'est à vous qu'on l'a volée. <BR/><BR/>Il est parfaitement inconvenant de parler de la mort d'un ami à la radio. Je sais. On cache la mort, on doit cacher aussi les émotions de la mort. Mais pour nous autres qui sommes chroniqueurs et qui avons tous les jours affaire aux affaires du temps, de quoi parlons-nous donc sinon de cela et comment œuvrons-nous pour rendre l'universel intime… alors permettons que l'intime soit rendu au monde : si rien de ce qui est humain ne nous est étranger, la mort d'un homme est notre voisine.<BR/><BR/>Alors, on prend la place du mort et l'on pense à ce que disait Hillel l'Ancien, rabbin babylonien et sage parmi les sages : « Si je ne suis pas pour moi, qui le sera ? Si je suis seulement pour moi, que suis-je ? Et si pas maintenant, quand ? ». Il faut de temps en temps être la bouche des morts. Et se demander par exemple comment quelqu'un que vous ne connaissez pas, vous qui m'écoutez, a pourtant influencé votre vie et comment on lui doit quelque chose, parce que nous sommes comme ça, nous nous sommes endettés mutuellement à notre naissance.<BR/><BR/>Mon ami, par exemple, a passé cinq ans de sa vie à arpenter les guerres de Yougoslavie, il était là porteur d'une idée splendide, que ce qui se détruisait par le haut pouvait se reconstruire par le bas. Il créa dans des villes en guerre, de petits havres, où des communes d'Europe prenaient la place des Etats pour que ce qui était divers, multiple et pluriel gagne contre les épurations et les homogénéités. On appelait cela des ambassades de la démocratie locale et ce n'était évidemment pas des ambassades, <BR/><BR/>C'était un travail discret, mais si vous regardez les fils qu'il a tissés à l'époque, vous verrez bien qu'aujourd'hui c'est devenu un bien beau vêtement. Beaucoup le portent encore aujourd'hui. Et s'il ne donne pas chaud, au moins on n'a pas froid. De sorte que l'on comprend que la vie des hommes est faite ainsi d'histoires éparses et de rencontres fortuites qui, au total, rendent fiers d'avoir connu des gens.<BR/><BR/>Et puis, on apprend que l'écrivain belge Henry Bauchau a reçu hier le prix du livre Inter, chez nos confrères de France Inter, pour son dernier ouvrage, « Le Boulevard périphérique ». Henry Bauchau a 95 ans. On sourit à cette idée magnifique d'avoir 95 ans. Allez, belle journée et puis aussi bonne chance."Anonymousnoreply@blogger.com